Préambule

Publié par Taijitu

Bienvenue sur ce blog consacré au roman  Mo dao zu shi (Le Grand maître de la voie démoniaque) de Mo Xiang Tong Xiu, sur lequel je propose ma traduction en libre accès de la version en anglais réalisée par K. du site ExiledRebelsScanlations, ainsi que des articles connexes qui seront publiés au fil du temps explorant divers aspects du roman.

Intriguée et captivée par le drama « The Untamed » qui en est tiré, proposé sur Rakuten Viki et Netflix, j’ai voulu remonter à la source… et je ne le regrette pas !


J’ai ainsi rejoint des millions de fans et décidé d’apporter ma pierre personnelle : traductrice par nature et de métier, j’ai décidé de me lancer dans la traduction en français de ce monument en 113 chapitres (plus quelques extras), d’abord pour mon plaisir personnel, puis en me disant que mon travail pourrait intéresser des personnes uniquement francophones.

Cette histoire se rapproche de l'heroic fantasy occidentale, mais dans un univers marqué par la mythologie de la Chine ancienne et le taoïsme relevant du genre  xinxia*. Elle appartient aussi (et surtout) au genre yaoi (danmei en chinois)**,  dont les héros sont des couples d'hommes.

En quelques mots, voici la trame de l’histoire : réincarné après une première vie mouvementée et une fin dramatique, Wei WuXian, le Grand maître de la voie démoniaque, craint et haï par les siens, est rappelé à la vie dans le but d’accomplir une vengeance. Treize années après sa mort, il rejoint donc le monde des vivants dans un autre corps et retrouve Lan WangJi, l’ami d’enfance avec lequel il a toujours eu des rapports compliqués. Ensemble, ils vont démêler de sinistres agissements, combattre des cadavres sanguinaires, des zombies et des morts-vivants (ou s'en faire aider), découvrir que les « méchants » ne sont pas toujours ceux qu’on pense… et trouver le bonheur !

La production de ce genre de « light novels » chinois est énorme, mais par rapport à d'autres, celui-ci,  à mon avis, sort du lot pour plusieurs raisons :

  • Tenant de l'enquête policière et de la quête, l'intrigue, très habilement menée jusqu'à la dernière minute fait le va-et-vient entre les deux vies de Wei WuXian et l'aventure abonde en rebondissements. L'absence de chronologie linéaire dévoile progressivement les circonstances et la vérité des personnages principaux. Les indices semés ici et là, notamment concernant la relation entre les deux héros, rendent à mon avis impérative une seconde lecture (si ce n’est plus !) pour en savourer toute la délicieuse saveur.
  • Plusieurs niveaux de lecture : une aventure avec du sang et des tripes, une belle histoire d'amour, un conte taoïste.
  • Et, bien sûr, last but not least, le cheminement amoureux de Wei WuXian vers Lan WangJi, au-delà de la mort et peut-être même grâce à elle. Car ces deux éphèbes, complémentaires et indissociables, ne peuvent pleinement accomplir leur destin qu’ensemble. Âmes prudes s’abstenir : de la provocation érotique à quelques scènes « hot » en passant par la tendresse, la pudeur et la retenue, le récit est ponctué de moments auxquels il est difficile de rester insensible... Et que celui ou celle qui n’a jamais aimé me jette la première pierre, car après tout, lorsque la fiction nous touche en profondeur, c'est qu'elle n'est pas étrangère à notre réalité.

Trop dit, pas assez ? Le moment est venu de faire la connaissance de Wei WuXian, le charmeur surdoué, espiègle, transgressif et sensible et de Lan WangJi,  l'austère, silencieuse, glaciale et passionnée statue de jade, ainsi que de tous ceux qui les accompagnent.

Bonne lecture !

* Le genre « xinxia » a pour décor le monde des cultivants, basé sur le taoïsme religieux et la mythologie chinoise. Les cultivants sont des adeptes de sectes issues de clans, qui cultivent des pratiques telles que les arts martiaux, le tir à l’arc, l’épée, la calligraphie, la musique, la méditation et la magie blanche dans le but ultime d’atteindre l’immortalité. Dans le cadre du Grand maître de la voie démoniaque, leur rôle se limite à détruire les créatures maléfiques nées de l’énergie de ressentiment. Pour les amateurs, le site Rakuten Viki donne accès à de nombreux dramas chinois de ce type, dont l’excellent « Evernight », tiré du roman « Nightfall ».
** Les romans web yaoi/danmei/boys’ love, souvent écrits par des femmes, sont très prisés par un public féminin. Les héros en sont des hommes jeunes et beaux aux relations tout à fait explicites. Très souvent, ils ne s’aiment pas parce qu’ils sont gay, mais deviennent gay parce qu’ils s’aiment. Ce genre donne lieu à des dramas, notamment taïwanais et japonais, se déroulant dans toutes sortes de milieux. La notion d’amour transcendant toutes les limitations et les conventions est souvent revendiquée dans ces productions.
 
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